GLOIRE À DIEU,
AU PLUS HAUT DES CIEUX
ET PAIX SUR LA TERRE AUX HOMMES QUI L’AIMENT
Gloire ! Comme les enterrements au Panthéon, sous l’Arc de Triomphe ou aux Invalides ? Victor Hugo, Jaurès, Pasteur… avec tout le « tralala » ? Comme César savourant son « Triomphe » à Rome ? C’est la gloire, ou la gloriole ? « Sic transit gloria mundi » disaient les Romains : ainsi passe la gloire du monde ; vite et brutalement. Ça ne dure pas, ça passe parce que c’est « du monde » et que, disait le Christ : « Ce monde passera, mes paroles ne passeront pas ». (Évangiles de saint Matthieu 24-35 et de saint Marc 13-31) Le monde de la matière et celui de l’Esprit qui est le Royaume de Dieu, ce n’est pas la même chose.
La Gloire du Père que nous chantons chaque dimanche – au moins ! – n’est donc pas la renommée, le pouvoir sur les autres, la puissance, le décorum, les limousines et les gardes chamarrées ?
« Vanité des vanités, tout est vanité » dit la Bible, (Livre de Qohelet 1,2) car rien ne dure en ce monde, celui de la matière, de la chair ; tout est vanité, sans consistance, provisoire comme la brume qui cache le réel, comme les vapeurs de toutes sortes qui enivrent, et dont nous nous enivrons de plus en plus.
La Gloire de Dieu, c’est l’inverse du goût du « paraître ». Dieu n’est pas dans les vents violents, les tempêtes, les trompettes de la renommée, dont Brassens disait « qu’elles sont bien mal embouchées » ; on ne perçoit Dieu que comme un souffle léger mais devant lequel on ne peut, à l’exemple d’Élie, que plier en se couvrant la tête. (1° livre des Rois 11,13)
Autant dire que ce souffle léger, ce murmure, il ne faut pas le rater ; la présence de Dieu, il faut être prêt à la ressentir, être disponible, pas rempli d’autres choses vaines et vides. Là est la gloire de Dieu : le poids que nous lui donnons dans nos vies, la place que nous laissons à ce murmure au milieu des tumultes quotidiens. C’est impossible aux « riches », ceux qui n’ont plus de place en eux, et ce n’est pas une question de gros sous.
La gloire de Dieu, son importance, sa place dans l’univers quand nous en prenons conscience, c’est bien sûr aussi celle du Christ : « qui me voit, voit le Père » ; sur la façade de beaucoup d’églises, Conques ou Vézelay par exemple, il est représenté « en gloire » : c’est le personnage le plus important et il est au centre ; il est de plus entouré d’un symbole – souvent une mandorle, une forme d’amande – exprimant à la fois son origine humaine et son rayonnement. C’est que la vie de Jésus est une constante « glorification » de Dieu. (Évangile de saint Jean12,28 et 17,1) Il se réfère à lui, il est au centre de sa vie, jusqu’au dernier moment : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». (Évangiles de saint Matthieu 26-39 et de saint Luc 22-42)
Alain de Guido, janvier 2016
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