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Edito du 23 avril

Disciples d’Emmaüs ou de Jérusalem ?

Nous avons l’habitude d’appeler le texte que nous entendons ce dimanche « l’Évangile des disciples d’Emmaüs » … ; ne vaudrait-il pas mieux dire « l’Évangile des disciples retournant à Jérusalem … » car c’est bien là ce qu’il faut retenir … !

La rencontre avec Jésus leur a donné de « se retourner », de se convertir pour retrouver leurs frères et être auprès d’eux les témoins de la Bonne Nouvelle ! C’est bien là le sommet auquel ce texte nous conduit.

Cherchons à comprendre …

Nous voici sur le chemin d’Emmaüs, un dimanche soir, le 1° jour de la semaine … Les deux hommes qui avancent ont l’air sombre, l’ambiance est lourde …

Beaucoup connaissent ce chemin, l’ayant emprunté un jour ou l’autre, au soir d’une désillusion, après une déconvenue, un deuil, une injustice ou une épreuve. Les questions passent en boucle dans notre tête comme les images d’une chaîne d’information télévisée, assombrissent notre visage et notre vision du monde. Le mieux est alors de partir, de prendre le large …

Du côté de Dieu, le chemin d’Emmaüs a un goût de commencement, de recommencement … Un soir, un autre soir, Dieu se promenait dans le jardin d’Eden pour y chercher sa créature … Adam, où es-tu ? Ce jour-là Adam et Eve se cachaient car ils avaient peur de Dieu.

Sur le chemin d’Emmaüs Dieu continue de chercher l’homme mais, pour ne pas l’effrayer, il avance incognito : « Jésus lui-même s’approcha et il marchait avec eux ». Il prend la route des hommes en déroute.

Il pose cette 1° question : De quoi discutez-vous en marchant ? Question que Jésus aime souvent poser et dont le résultat n’est pas toujours brillant … Question qu’il nous pose aujourd’hui …

Les deux hommes s’arrêtèrent alors tout tristes … Il n’est pas inutile de nous interroger : Qu’est-ce qui parfois rend mon visage sombre ? D’où vient cette tristesse intérieure ? Pourquoi suis-je accablé ?

C’est là que se joue le chemin d’Emmaüs : c’est dans nos misères et nos blessures que le Christ Serviteur vient nous rejoindre pour renouveler notre vocation.

En donnant le nom d’Emmaüs à son œuvre de solidarité et de partage, l’Abbé Pierre avait dû longuement méditer sur cet épisode de l’Évangile ; Emmaüs c’est l’exemple d’une fausse route, d’une erreur de parcours, d’une mauvaise destination …

C’est précisément sur cette fausse route que le Christ vient nous rejoindre ; dans la mesure où j’accepte d’être rejoint précisément là … 

Est-ce que nous nous cacherons comme Adam et Ève ?

Laissons-le nous rejoindre ; il est bon que ce récit garde ce nom d’« Évangile des disciples d’Emmaüs »

Feuille paroissiale